"Charte de l'an 2000" la fin d'une mystification
En janvier 2006, lors de la session consacrée aux orientations budgétaires, les conseillers généraux de gauche ont obtenu la création d’une mission d’information et d’évaluation sur la mise en œuvre des projets de la « Charte de l’an 2000 ».
Rappelons que cette vaste opération de communication, ayant coûté aux contribuables lot-et-Garonnais plusieurs millions de francs, a débouché sur la définition de « 96 actions » à mettre en œuvre prioritairement.
Une commission a donc été créée, comprenant 5 élus (3 de l’exécutif de droite et 2 représentants de gauche). J’y ai siégé pour l’opposition en compagnie de ma collègue Françoise BIZE, Conseillère Générale du canton de Tonneins.
Cette commission, créée en janvier pour 6 mois, s’est réunie tardivement (seulement en juillet) et dans la précipitation. Son fonctionnement appelle de notre part de nombreuses réserves : par exemple, alors que la mission a possibilité d’auditionner toute personne étrangère au conseil général, tout acteur socio-économique, tout expert, les seules personnes invitées ont été les directeurs de services du Département ainsi que les anciens et nouveaux présidents des commissions internes du conseil général !
En outre, nous avions demandé lors de la première réunion que des critères objectifs et le plus précis possible soient collectivement élaborés afin de déterminer si une action avait ou non été réalisée. Cela n’a jamais été fait !
Nous sommes également déçus sur l’analyse, globalement inexistante, des causes des échecs ou des succès des actions entreprises.
En effet, nous ne concevons pas uniquement cette mission d’évaluation comme un contrôle de la réalité de mesures annoncées à grand fracas, même si la récupération politique qui en a été faite pouvait le justifier à elle seule. Nous souhaitons, dans un esprit constructif et pour servir notre département, que des enseignements en soient tirés afin de ne pas reproduire certaines erreurs ou bien, au contraire, de reconduire ou amplifier ce qui a fonctionné : nous ne nous réjouissons pas qu’une action souhaitable n’ait pas été menée ou bien n’ait pas donné les résultats escomptés.
Malheureusement, lors des réunions de la commission, les élus de droite ont fait preuve d’un aveuglement et d’une mauvaise foi évidente. Selon eux, près de 87% des actions ont été réalisées.
La réalité est toute autre !
En nous basant sur la définition suivante et objective : une action « réalisée » est une action « définie dans le cadre de la Charte de l’an 2000, menée intégralement, à son terme, par le Conseil Général et selon le calendrier initialement établi », nous estimons que 40 actions ont été réalisées, soit seulement 42% des mesures annoncées !
Enfin, au-delà de l’aspect quantitatif, il convient de souligner que la plupart des rares actions entreprises sont souvent des actions mineures, alors que nombre de projets d’importance ont été partiellement ou non réalisés.
Dès à présent, nous affirmons que ce travail met fin au mythe de la Charte de l’an 2000. Il est aujourd’hui clair qu’il s’agissait d’une simple opération de communication qui à continué à se prolonger même avant que la commission d’évaluation en ai tiré les conclusions.